"La France lance des fleurs aux terroristes"
JERUSALEM - L'ambassadeur d'Israël à l'Onu Dan Gillerman a
accusé dimanche la France d'avoir "lancé des fleurs aux terroristes" en
poussant à l'adoption vendredi d'une résolution de l'Assemblée générale
de l'Onu condamnant les opérations militaires d'Israël dans la bande de
Gaza.
"La
France n'enverrait pas des fleurs à ceux qui se livreraient à des tirs
de missiles contre ses villes. Le soutien à cette résolution (de l'Onu)
revient en fait à envoyer des fleurs au terroristes, des fleurs qui
seront peut-être un jour déposées sur la tombe d'une victime
israélienne supplémentaire", a affirmé M. Gillerman à la radio publique.
L'Assemblée
générale de l'ONU a demandé vendredi, à une écrasante majorité, la fin
de toutes les formes de violence entre Israël et les Palestiniens, dont
les opérations militaires d'Israël à Gaza et les tirs de roquettes
palestiniennes sur Israël.
La résolution demande également
l'établissement d'une mission d'enquête sur l'action de l'artillerie
israélienne qui a tué 19 Palestiniens, surtout des femmes et des
enfants, le 8 novembre à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza.
"Ceux
qui ont vu l'ambassadeur français à l'Onu s'agiter pour aller d'une
délégation européenne à l'autre, tandis que les membres de la
délégation française menaient d'innombrables consultations pour se
coordonner avec les délégations palestiniennes et arabes comprennent
que des efforts allant au-delà du raisonnable ont été déployés pour
faire adopter cette résolution notamment par les pays européens", a
ajouté M. Gillerman.
Dans une autre interview au quotidien
Haaretz, l'ambassadeur israélien a déploré que les "Français aient fait
preuve de trop de compréhension vis-à-vis du terrorisme tout en
manifestant un manque de sensibilité pour les victimes du terrorisme".
"Les
Français ont exprimé leur colère vis-à-vis d'Israël à la suite des vols
de l'aviation israélienne au-dessus des positions du contingent
français au sud du Liban", a également estimé M. Gillerman.
Il
faisait allusion aux tensions entre l'armée israélienne et le
contingent français de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban.
La
défense anti-aérienne des casques bleus français s'est préparée
vendredi à riposter, pour la troisième fois en l'espace de quelques
semaines, à des survols par des avions israéliens d'une de leurs
positions au Liban sud.
La ministre française de la Défense,
Michèle Alliot-Marie, avait déclaré le 8 novembre que des casques bleus
français avaient été "à deux secondes", le 31 octobre, de tirer des
missiles sol-air sur des chasseurs-bombardiers israéliens qui avaient
piqué sur leur position au Liban sud.
Paris avait formellement protesté auprès d'Israël après ce simulacre d'attaque.
(©AFP / 19 novembre 2006 07h39)